Face aux enseignes de « fast fashion » et de promotions à tout va, le secteur de la mode est devenu la deuxième industrie la plus polluante au monde. Les dommages qu’elle provoque touchent l’environnement, l’homme et les animaux. L’application australienne Good on you, propose à ses utilisateurs un système d’évaluation établi sur le degré d’engagement de plus 2000 marques vers une mode plus éthique, reposant sur trois critères : impact environnemental, conditions de travail et respect des animaux. Dans le but de former des consommateurs responsables et informés.
L’industrie de la mode est en pleine transformation et doit répondre à des enjeux écologiques urgents. Conscients du problème, les clients sont de plus en plus exigeants, soucieux d’être des consommateurs responsables et engagés. Mais il est difficile de s’y retrouver et de repérer le vrai, de l’opération marketing. On dénombre 100 milliards de vêtements vendus chaque année, une production qui a doublé depuis les années 2000. Seulement les modes passent, de nouvelles se créent à chaque saison, tandis que les impacts environnementaux et sociaux eux, restent. Le secteur est responsable de 2% des gaz à effet de serre selon l’Ademe, soit plus que ceux émis par le traffic aérien et maritime réunis. Mais il y a aussi des formes de pollution dont nous sommes moins conscients. Par exemple, celle provoquée par le lavage de vêtements composés de fibres synthétiques produits à partir de pétrole et qui relâchent des microfibres plastiques dans les océans. En plus des enjeux écologiques, les conditions de travail dans les usines de textile sont parfois déplorables et mettent en danger des vies humaines. En 2013, l’effondrement du Rana Plaza (ateliers de confection pour diverses marques internationales) au Bangladesh, a provoqué la mort d’au moins 1130 personnes. L’industrie de la mode a aussi des effets négatifs sur les animaux, notamment plébiscités pour leur laine, peau ou fourrure. Ils sont pour la plupart maltraités et certains pays comme la Chine, ne disposent d’aucune loi qui encadre leur traitement. Les raisons de modifier nos comportements d’achats sont multiples et des solutions pour nous aider à faire les bons choix existent.
Good on you, une application ludique et accessible
On peut compter sur « good on you », pour nous aider à choisir les marques les plus engagées. Cette application Australienne, qui a pour mantra « Wear the change you want to see » (porte le changement que tu as envie de voir), propose une évaluation de plus de 2000 marques en fonction de leur impact environnemental, du respect de l’Homme et des animaux. Très peu fournissent des certificats qui garantissent l’éthique de leurs produits. Ceux que l’on croise le plus souvent sont : Fair Trade, OEKO-TEX et Global Organic Textile Standard (GOTS). Ce n’est pas suffisant. L’équipe de Good on you a dû effectuer des recherches sur les différentes enseignes en fonction de certificats existants et de partenariats réalisés avec d’autres projets d’évaluation indépendants. Une fois une marque évaluée, elle est classée en fonction de son score sur une échelle de 5.
- La première est nommée « We avoid » soit en français, « on évite ». On y retrouve toutes les enseignes qui n’ont pas fourni d’informations sur leur éthique et qui souvent ont un comportement ambigu, proche du « greenwashing ». C’est à dire que par le biais d’opération marketing, elles se donnent une image de marque responsable sans avoir d’engagement concret.
- La seconde, « Not good enough », signifie que quelques informations dans plusieurs domaines d’évaluation ont été données mais sans pour autant informer suffisamment sur toute la chaîne de production.
- La troisième, « It’s a start » traduit une réelle intention de la marque de s’améliorer mais des actions plus concrètes sont attendues.
- La quatrième et avant dernière « Good », regroupe des marques très transparentes sur leur chaîne de production, qui ont engagé des actions concrètes et qui sont aussi des leaders dans un des domaines évaluer par l’application.
- Enfin, la cinquième et donc celle qui récompense les plus engagées est « Great ». Ces marques fournissent des certificats, remplissent plusieurs critères dans le système d’évaluation de l’application et sont ultra-transparentes sur leurs productions.
L’application offre une autre fonction intéressante. Lorsque la marque que vous avez recherché est faiblement classée, une alternative avec une autre marque à la démarche plus responsable, vous est proposée. Good on you souhaite informer et éduquer le consommateur. Il est essentiel que nous prenions conscience des enjeux écologiques en cours et cela passe aussi par notre manière de consommer. L’intérêt est aussi de réaliser que les marques que nous chérissons ne sont peut être pas si belles et que trouver une alternative serait plus judicieux.
Au-delà de sa fonction d’évaluation, l’application propose des articles sur la mode éthique et donne accès à des réductions élaborer en partenariat avec les marques. Une bonne manière de s’informer sur la mode durable et de nous motiver à essayer des vêtements plus « propres ».
Une ambassadrice engagée
La démarche est soutenue par Emma Watson, militante féministe et reconnue notamment pour son personnage de « Hermione » dans Harry Potter . Emma Watson a créé un compte Instagram « The Press Tour » sur lequel elle poste toute ses tenues lors de ses apparitions officielles. Leur particularité : elles sont toutes issues de marques responsables et durables.
Cependant, certaines critiques de l’application sont manifestées comme le fait qu’il n’y ait pas suffisamment de marques répertoriées ou bien que le système d’évaluation ne soit pas assez strict. L’application a certainement des progrès à réaliser tant sur la forme que le fond mais l’initiative est belle et encore trop rare aujourd’hui.
Si vous aimez votre planète et que vous avez envie de consommer en pleine conscience, cette application vous sera d’une grande utilité !
Sources